Son Altesse Royale La Princesse Lalla Hasnaa
Portrait d’une Princesse engagée

Le 14 février 2020, le Conseil d’Administration de la Fondation pour la Sauvegarde du Patrimoine Culturel de Rabat, présidé par Son Altesse Royale la Princesse Lalla Hasnaa, arrêtait un plan d’action très riche offrant aux acteurs du patrimoine culturel – institutionnels, société civile et experts – de multiples opportunités d’échanger les visions et de partager les savoirs. La volonté première de la Fondation étant de conjuguer la préservation du patrimoine culturel non au passé, mais au futur et toujours au pluriel.

La zone tampon et la médina de Salé

LA ZONE TAMPON ET LA MÉDINA DE SALÉ

La zone tampon qui s’étend sur une surface de 852 hectares est en majorité constituée de quartiers résidentiels datant du siècle dernier qui regorge de monuments et de sites historiques dont la valeur est indéniable.

La partie ouest et sud-ouest, formée des quartiers résidentiels L’Océan, Marassa, Les Orangers, Les Jardins de l’Agdal et Al-Qbibat, se prolonge jusqu’à la Corniche de Rabat bordant l’Atlantique. Outre de multiples maisons traditionnelles marocaines et des ensembles de villas modernes remarquables, cet espace abrite des sites historiques majeurs.

Entre les habitations, une partie des anciens aqueducs qui alimentaient en eau la ville de Rabat depuis le Moyen Âge est encore visible. Certains vestiges se rattachent à l’aqueduc d’AïnGhboula (datant du XIIe siècle, œuvre du sultan Abd el Moumen, fondateur de la dynastie almohade), d’autres à l’aqueduc d’AïnAtiq (construit au XVIIIe siècle par le sultan alaouite Sidi Mohammed Ben Abdellah).

Autres monuments datant du XVIIIe siècle, Bab al-Qbibat et Bab Marrakech sont les seules portes restées intactes des quatre portes initiales qui perçaient le Rempart Alaouite. Construite à la fin du XVIIIe siècle, cette enceinte de 4 300 mètres, partait de l’Océan, englobait une partie de l’Agdal et aboutissait à l’extrême sud-est des remparts almohades.

Face à l’Océan, se dresse l’imposant Fort Rottembourg, également connu sous les noms d’Al Borj al Kbir ou Fort Rottembourg. Édifié à la fin du XIXe siècle, il était destiné à renforcer la défense du littoral. De forme rectangulaire, ce bâtiment en béton et maçonnerie communiquait jadis avec des casemates servant de logements à la garnison et de dépôt de munition. Les visiteurs peuvent également y découvrir sa batterie de canons modernes qui pointent vers le large.

La partie nord-est de la zone tampon est constituée des quartiers résidentiels Haut-Hassan (ancien Petit Jean) et Le Riche. Cependant, la majorité de sa surface est représentée par la vallée du Bouregreg. Cette zone humide salée est parcourue par l’oued qui serpente la large plaine alluviale de l’Oulja avant de se jeter dans l’Océan. Site d’intérêt biologique notable, la vallée du Bouregreg héberge nombre d’oiseaux, d’amphibiens et de poissons, dont certaines espèces rares.

Composante essentielle de la vallée du Bouregreg, la médina de Salé partage avec sa sœur jumelle de la rive droite une histoire commune, connaissant un important développement à l’époque des Almohades et des Mérinides qui dotent la ville de joyaux architecturaux comme la grande mosquée almohade, troisième par ordre de grandeur du Maroc, les remparts mérinides et son imposante porte Bal el-Mrissa ou encore le borjAddoumoue, construit à la même époque, et classé patrimoine national depuis 1914. Avec l’arrivée des Morisques andalous aux XVIe et XVIIe siècles, la cité devient un centre actif de courses, l’audace des corsaires de Salé était d’ailleurs réputée jusqu’en Angleterre. Connue aussi pour être, depuis des siècles, le refuge d’ascètes et d’hommes pieux, la médina est un haut lieu de culture et de vie religieuse qui peut s’enorgueillir d’un grand nombre de riadshispano-morisques, zaouïas, marabouts et bibliothèques.