Au vu des multiples potentialités offertes par la digitalisation en termes de protection et de promotion du patrimoine, la Fondation pour la Sauvegarde du Patrimoine Culturel de Rabata initié une rencontre scientifique en mode hybride, en partenariat avec plusieurs acteurs nationaux et internationaux, notamment le ministère de la Culture, de la Jeunesse et des Sports, l’Ambassade des États-Unis au Maroc, l’Agence américaine de Développement International (USAID), l’Agence de Développement du Digital (ADD), l’Université Mohammed VI Polytechnique (UM6P) et l’Université Mohammed V de Rabat (UM5). Réunissant des experts internationaux et nationaux ainsi que des acteurs de référence de diverses disciplines patrimoniales et numériques, ce colloque a eu pour visée d’instaurer un dialogue transversal entre les opérateurs de ces nouvelles technologies et les gestionnaires de patrimoines culturels tout en suscitant une réflexion prospective sur les potentialités et les nouveaux défis qui se présentent à eux.

Les débats, qui ont suivi les interventions des experts, ont conduit à l’émergence de plusieurs recommandations :

• Stimuler l’innovation dans les nouvelles technologies et outils digitaux pour intégrer le processus de conservation du patrimoine culturel archéologique, bâti et muséologique ;
• Recourir au potentiel qu’offre la digitalisation pour la médiation culturelle et la valorisation du patrimoine culturel pour enrichir les programmes de visites des monuments historiques, sites archéologiques et musées ;
• Promouvoir la digitalisation à des fins de documentation et de conservation des éléments du patrimoine national y compris ses aspects immatériels ;
• Mutualiser les échanges et les expériences de digitalisation entre les différents acteurs agissant dans le domaine du patrimoine culturel national ;
• Encourager la création de centres d’interprétation totalement digitalisés.   

La numérisation du Fort Rottembourg: un projet structurant de valorisation du patrimoine de Rabat

Réalisée cette année, la digitalisation en 3D haute définition de BorjLekbir, autrefois connu sous le nom de Fort Rottemburg ou Fort Rottembourg, ouvre d’infinies possibilités en termes de médiatisation telles que la réalisation de supports de communication particulièrement réalistes ou l’organisation de visites virtuelles. La numérisation permet également d’étudier autrement ce site patrimoniale (études de rétroconception par exemple) ou de fournir des informations pointues pour la préservation et la restauration du site. Grâce à ce travail d’archivage des données, une restitution à l’identique, en cas de détérioration, serait envisageable.

Cette première numérisation est un projet structurant de valorisation du patrimoine de Rabat, à voir comme la première étape d’un vaste projet aux multiples applications et bénéfices. Carrefour de rencontre entre tradition et modernité, la digitalisation est aussi un chantier qui suscite un grand intérêt concernant son état d’avancement, ses enjeux et ses implications sur la sauvegarde du patrimoine et sa pérennisation. Cet intérêt mérite d’être entretenu à travers le partage d’informations sur les actions mises en œuvre et les acteurs qui sont directement impliqués.